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Jan 11

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Des élections cantonales très politique !

Les cantonales de mars 2011 constituent un rendez-vous crucial avec le peuple français pour la majorité gouvernementale et les forces politiques de notre pays, surtout après l’ampleur du mouvement social contre le projet de retraite du gouvernement. Pour le parti de Gauche, ces élections s’inscrivent dans la stratégie dite du « paquet » soit la volonté de présenter des candidatures communes du Front de Gauche indépendantes du Parti Socialiste et d’Europe Ecologie – Les Verts élargies au maximum aux forces de l’autre gauche au premier tour des élections cantonales, présidentielle et législatives. Ce scrutin aura une signification politique nationale. Pour nous, il s’agit d’ouvrir une issue positive à la crise (1) dans laquelle s’enfonce le pays. Les cantonales doivent être un tremplin pour le Front de gauche contre la droite et face au PS.

Nos objectifs politiques sont de battre la droite et sa politique antisociale et antidémocratique, de devancer le front national dans tous les cantons pour disqualifier ses propositions racistes et xénophobes, de devancer le PS et EELV partout où c’est possible, en tout cas de dépasser les 10% pour tirer le PS et EELV sur leur gauche !

Une radicalité concrète

Nous portons un programme de rupture dans le cadre des compétences des conseils généraux s’articulant sur des positions politiques fortes, sans ambiguïté en terme de renforcement des services publics et du bien commun, de planification écologique, de conditionnalité des aides publiques, de coopération des territoires (2). Nous n’omettons pas de rappeler le carcan que constituent les politiques libérales, les politiques de mise en concurrence généralisée nationales et européennes. Nous refusons catégoriquement la posture des sociaux-démocrates qui se parent sous couvert de modernisme des habits de la gauche gestionnaire (3). Que je sache le président du conseil général n’est pas un chef d’entreprise dont l’objectif est de négocier des parts de marché, comme lors des négociations sur la LGV (4). Que je sache, un élu n’est pas le représentant de commerce de sa municipalité, de son département, de sa région !

Cette campagne doit-être politique, elle doit permettre de mener le combat idéologique contre le fatalisme du « on ne peut pas faire autrement ». On peut faire autrement (5). Notre travail est de reconquérir les cœurs et les esprits des classes populaires. C’est pour cela que nous devons porter un programme de radicalité concrète, ou comme le dit Oscar Lafontaine le leader de Die Linke « une realpolitik radicale ». Cette campagne doit servir à ça.

Dans ces conditions comment imaginer une alliance programmatique avec le PS, dont la ligne politique fluctue au gré des déclarations de ses candidats aux primaires. A ce propos, les élections partielles de Corbeil Essonne ont démontré que la Gauche même réunie ne gagne pas avec un programme à minima (6). Et que dire de la rencontre organisée par la section PS de Cognac le 9 décembre dernier en présence de Paul Quiles autour du thème « comment réussir une nouvelle étape de l’unité de la gauche » ? Il ne s’agit pas de sauter comme des cabris et de crier « Union, Union » encore faut-il que celle-ci soit fondée sur des bases solides (8). Qui n’a en mémoire la position d’équilibriste du PS sur les retraites : on maintient à 60 ans mais en allongeant la durée de cotisation.

Une stratégie claire

Notre objectif était de rassembler au premier tour toute l’autre gauche indépendamment du PS et d’EELV. Or, avec le NPA malgré un accord sur le programme deux pierres d’achoppement ont persisté : le désistement au deuxième tour et la participation aux exécutifs. Le Front de Gauche est favorable à la discipline républicaine de désistement pour le candidat de gauche le mieux placé, mais nous demandons la réciproque et cela avant le premier tour au PS et à EELV. Nous avons quelques inquiétudes car quand ils sont interrogés, au mieux ils feignent la surprise, au pire ils font preuve de condescendance. Dans les faits, les dernières élections partielles notamment celle de Noisy-le-Sec où la maire socialiste Alda Pereira-Lemaître a voulu se maintenir ne nous incite pas à l’optimisme (9). D’autre part nous sommes favorables à une participation conditionnelle à l’exécutif dans la mesure où des points essentiels de notre programme sont repris et en l’absence du Modem.

L’exemplarité des pratiques

Il faut des élus de combat qui ne vont pas aller voter le contraire de ce pourquoi ils ont été élus, qui mènent la bataille politique des idées et qui rompent avec le pragmatisme. Des élus qui rendent des comptes régulièrement et qui témoignent de leurs réalisations.

Comment ne pas dire un mot sur les contradictions de la majorité départementale qui participent à discréditer l’engagement politique. Pour nous la politique n’est pas un métier (10) !

Confondant PS, qui décide en organisant un vote militant, du non cumul des mandats, et qui donne l’exemple contraire dans les départements comme en témoigne la Charente. Reconduction de tous les sortants, pour beaucoup déjà maires sous la conduite d’un président sénateur. Faites ce que je vote mais pas ce que je fais !

Par conséquent ces élections cantonales sont une étape essentielle dans la révolution citoyenne nécessaire pour renverser la donne en 2012.

C’est dans cet esprit que les candidats du Parti de Gauche se présentent à ces élections cantonales pour le Front de Gauche.

Philippe Dauriac

 

  1. Crise écologique, économique et financière, sociale, et démocratique
  2. Elaboration d’un programme départemental lors de la réunion des candidats le 15 janvier.
  3. S’adapter aux évolutions en permanence comme une fin en soi mais pour aller où ? Dans le mur ! et à quel prix ? La perte de tous les acquis sociaux !
  4. 196 millions d’euros accordés à la Charente pour le plan de modernisation des itinéraires.
  5. Proposition de loi visant à instaurer un bouclier social du 18 mars 2009 et Proposition de loi garantissant le financement du droit à la retraite à 60 ans, déposées par le groupe CRC/PG.
  6. Or, si elle ne l’avait emporté que de 27 voix au second tour de 2009, elle a cette fois plus de 700 voix d’avance. En un an, la gauche a perdu 625 voix, 15% de ses électeurs. Quelle claque !
  7. Beaucoup pensaient la victoire garantie par le rassemblement de la gauche sur une même liste dès le premier tour après 15 années de division. Mais ce large rassemblement « de la gauche et des démocrates », élargi au second tour à une ancienne adjointe Modem, a accouché d’un discours rétréci et d’une campagne très modérée avec Huchon et Valls en têtes de gondole. Le besoin criant d’une alternative profonde dans cette ville ravagée par le chômage et la ségrégation urbaine a été réduit à l’éviction de Dassault, pour que « Corbeil redevienne une ville normale ». Cette stratégie désastreuse est justement celle de la « gauche solidaire » promue par le PS pour 2012.(http://91.lepartidegauche.fr)
  8. Lire l’intervention de Serge Lebreton lors de la réunion de Cognac
  9. Les résultats des élections municipales partielles de Noisy-le-Sec sont sans appel : la liste conduite par Laurent Rivoire (NC) l’a emporté à 54,71%. Un résultat d’autant plus accablant pour la gauche que la liste « rouge et verte » menée par Gilles Garnier (Front de Gauche) avait su créer une belle dynamique et arriver en tête au soir du premier tour. Malheureusement, l’attitude de la Maire sortante, Alda-Pereira Lemaître (PS), aura incontestablement désorienté les électeurs. Pourtant battue au premier tour, elle a fait obstacle à la fusion en maintenant tout d’abord sa liste pour le second tour, générant une confusion et une division qui ont affaibli la liste d’union conduite par Gilles Garnier.
  10. Conférence/débat organisée par le PG et les amis du monde Diplomatique le jeudi 27 à Cognac.

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