Sud-Ouest, édition du 7/11/2011
Marathon politique
Déjà en campagne pour les législatives, les militants vont à la rencontre des citoyens, comme à Crouin, samedi.
Le Parti de gauche a le sentiment amer de ne pas avoir sa part de lumières dans les grands médias. « Vu l’idéologie dominante, notre seule chance est de faire une campagne longue, comme pour le référendum de 2005 », juge Serge Lebreton, animateur de la section de Cognac.
Pour occuper le terrain, les militants ne manquent pas d’idées. Ils ont investi dans une petite caravane ceinturée de bandes vertes et rouges, les couleurs du Parti. Après des escales aux Rentes et à La Chaudronne, elle s’est posée la semaine dernière près du centre social de Crouin. Les quartiers constituent une cible prioritaire, car le taux d’inscription sur les listes électorales y est faible.
C’est le premier objectif de cette tournée, inciter la population à prendre son ticket pour pouvoir s’exprimer lors des élections cruciales de 2012. La caravane se promènera aussi dans les chefs lieux de canton de la circonscription, Jarnac, Châteauneuf, Barbezieux, Segonzac…
Dans la deuxième circonscription de Charente, le Front de gauche a choisi deux membres du Parti de gauche pour le représenter aux législatives. Pour une question de parité au niveau régional, c’est une femme, Sylvie Mamet, qui se frotte pour la deuxième fois à une candidature individuelle, après les cantonales en 2010. Elle sera suppléée par un collègue du Conseil municipal de Cognac, Serge Lebreton.
La dette au cœur du discours
Plus qu’une alternance, ils défendent une « alternative ». Le Parti de gauche place au cœur de son discours la question de la dette. « Sur 1 600 milliards de dette, la moitié est imputable à la crise financière de 2008. Cette partie est illégitime », juge le secrétaire départemental, Philippe Dauriac. « Nous sommes contre une politique d’austérité, une aberration sur le plan économique », gronde Serge Lebreton. « Il y a aujourd’hui des tas de gens sur le bord du chemin. Le but n’est peut-être pas de créer des richesses, mais du partage. À Cognac, une famille sur quatre vit sous le seuil de pauvreté », pointe Sylvie Mamet.
La campagne sera également animée par des « assemblées citoyennes », « pour recréer un espace public de débat », et des « jeudis citoyens », qui porteront sur une thématique précise : la précarité et la pauvreté, le 8 décembre à Jarnac, l’éducation le 12 janvier à Barbezieux, la dette le 23 février à Châteauneuf, la planification écologique le 29 mars à Chalais, l’Europe et les marchés le 12 avril à Segonzac. Une date consacrée à l’eau, à Cognac, reste à définir.