A propos de la Réforme Peillon
(intervention de Sylvie Mamet au conseil municipal de Cognac, le 28/02/2013)
Refonder l’école est une grande et noble cause; il faut pour cela , dans un même temps, renoncer aux objectifs libéraux, car l’école ne peut fonctionner sur les principes de la compétition et du marché ; l’école doit être, pour chacun, le lieu de l’émancipation.
L’école obligatoire et gratuite, pour tous, des diplômes de même valeur, qu’ils soient obtenus au fin fond des Pyrénées ou à Neuilly… sont autant de principes républicains qui ne s’inscrivent pas dans le projet que monsieur Peillon nous présente par petits bouts : un texte sur les rythmes scolaires, une phrase sur le bac, une autre sur les vacances…
Monsieur Peillon lance des ballons d’essais… sans concertation véritable… provoquant un tollé général et un refus du Conseil supérieur de l’éducation.
Ce qu’il nous laisse entrevoir, parait bien être le démantèlement du cadre national…
Cette idée d’une école à la carte, territorialisée , ouvre la porte à l’école à plusieurs vitesses.
Après la santé, c’est le tour de l’éducation !
Il n’est pas neutre, ni anodin de faire passer certaines activités vers le périscolaire, qui , dans la plupart des cas est… facultatif… et… payant. A la trappe la gratuité !
Quand les territoires ne seront pas en capacité de faire… on va externaliser. Bienvenue aux instituts privés en tout genre, qui déjà se frottent les mains, face à l’espérance de ces nouvelles sources de profits…
Chaque territoire aura ses propres propositions, sa formation, en fonction de la richesse du pays, de l’orientation d’untel ou que sais-je d’autre…
Le bac revisité serait frappé du sceau de son origine. Pas sûr que celui qui proviendra du 9.3 ait une grosse cote !
Pour que l’école se porte mieux, redonnons lui les moyens de fonctionner !
Cette réforme n’est pas acceptable car elle aggrave les inégalités, elle attaque sans vergogne le principe de la gratuité et renverse le cadre national.
Loin de refonder l’école, Peillon la livre au marché !