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Entre quinzaine de chasse aux demandeurs d’asile et migrants morts en mer
La forteresse européenne
Dimanche 19 Avril 2015 – Elisabeth Cazenave, responsable de la commission Migrations et Sophie Rauszer et Franceline Métayer, coresponsables de la commission Europe
Les états membres de l’UE, sous la responsabilité d’Europol et FRONTEX, ont organisé une nouvelle quinzaine de chasse aux demandeurs d’asile et plus généralement aux migrants. Dans la continuité de l’opération Mos Maiorum d’Octobre 2014, la nouvelle traque, nommée Amberlight 2015, s’est déroulée du 1er au 14 Avril 2015 avec des objectifs fixés par le Conseil de l’UE. Cette opération de grande envergure prévoyait d’intercepter et collecter les données personnelles de nombreux migrants et réfugiés en quête de meilleures conditions de vie ou de protection internationale afin d’organiser leur expulsion d’Europe.
Le rapport de l’ONG Statewatch sur l’opération Mos Maiorum avait déjà mis clairement en évidence le profilage racial et les contrôles au faciès des opérations policières. Amberlight a poursuivi les objectifs nauséabonds du Conseil de l’UE en matière de politique migratoire, visant à stigmatiser chaque jour un peu plus les demandeurs d’asile et les migrants.
Si la politique d’immigration répressive menée par les états membres de l’UE et FRONTEX ne contribue pas à réduire les flux migratoires, elle ne vise pas non plus à secourir les migrants, comme en témoigne le naufrage en Méditerranée du week-end dernier. Selon les survivants, près de 400 migrants auraient encore disparu dans le naufrage de leur embarcation, alors que près de 42 embarcations et 8 000 personnes auraient déjà été secourues. Si ces chiffres sont confirmés, ce serait l’un des pires naufrages en Méditerranée, s’ajoutant aux plus de 23 000 migrants morts en mer ces dix dernières années aux portes de l’Europe, sans compter les morts aux frontières terrestres du sud de l’Europe, notamment en Bulgarie, comprenant également des enfants.
Le Parti de Gauche dénonce fermement cette Europe forteresse, qui criminalise les migrants avec FRONTEX et qui conduit à l’accumulation des naufragés et des cadavres à nos frontières. Ces politiques migratoires, alors que l’Union Européenne n’aurait pas de difficulté à intégrer les migrants, se fondent sur une approche sécuritaire et l’externalisation des contrôles migratoires qui doivent cesser !
Nous exigeons l’arrêt des traitements discriminatoires à l’égard des demandeurs d’asile et des migrants !
L’UE et ses états membres doivent enfin ratifier la Convention internationale relative à la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles, à laquelle leur statut d’être humain leur donne le droit !
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