«

»

Mai 17

Imprimer ceci Article

Voter par conviction

Beaucoup de citoyens voulaient voter pour le Front de Gauche à l’élection présidentielle car ils partageaient notre projet de transformation sociale, écologique, et démocratique. Ils refusaient de se faire laminer par des politiques de rigueur.

Pourtant, ils se sont laissés convaincre, dans les derniers jours de la campagne par le vote utile. Le traumatisme de 2002, la peur de voir Sarkozy en tête à l’issue du premier tour, une campagne où les débats de fond ont sans cesse été escamotés ont fait pencher la balance, 30% des électeurs de François Hollande ont hésité à voter FDG.

Pour beaucoup la priorité absolue était de battre la droite et de renvoyer le président des riches à ses affaires. Le travail est accompli, maintenant, il faut ancrer le plus à gauche possible la nouvelle assemblée nationale lors des scrutins du 10 et 17 juin, il faut donner au FDG un score important dès le premier tour et lui  garantir un grand nombre de députés.

Pourquoi faire ?

Pour reconquérir des acquis sociaux et arracher de nouveaux droits pour les citoyens et les salariés : ceux qui forment l’ossature de notre projet de sixième république. Depuis plusieurs années les députés et les sénateurs du Front de Gauche ont porté de nombreuses propositions de lois : bouclier social, loi sur la jeunesse…

Arrêtons-nous sur la dernière, la proposition de loi déposée par le groupe communiste tendant à interdire les licenciements boursiers, elle est emblématique de l’utilité d’une groupe Front de Gauche à l’assemblée. Elle reprenait une mesure-phare du programme du Front de gauche, l’Humain d’abord ! qui prévoit « d’interdire les licenciements boursiers et la redistribution de dividendes pour les entreprises qui licencient ». Elle visait à stopper l’hémorragie des emplois industriels – dont 500 000 ont disparu ces cinq dernières années – et à remettre la finance au service de l’économie. Six voix ont manqué à l’adoption de cette proposition de loi ; 12 sénateurs du groupe du Rassemblement démocratique et social européen se sont abstenus (principalement des radicaux de gauche, dont Jean-Michel Baylet).
Cette proposition de loi aurait pourtant pu être un point d’appui fort en cas de victoire de la gauche au printemps prochain : l’Assemblée nationale n’aurait eu qu’à la voter en termes identiques pour qu’elle devienne applicable. Nous notons que s’il « n’y avait pas de communistes en France », cette proposition identitaire de la gauche ne serait pas défendue dans le débat public.

Merci aux ouvriers de Fralip, d’ArcelorMittal et des Fonderies du Poitou qui grâce à leurs luttes exemplaires ont permis de rendre évidente la nécessité d’une telle loi.

On le voit, il y a un lien organique entre les luttes sociales et les avancées législatives. L’un ne va pas sans l’autre. La mobilisation sociale, l’intervention populaire sont indispensables pour imposer des progrès sociaux et humains. Le Front de Gauche doit être en capacité d’accompagner ses mouvements, pour cela il doit réfléchir à sa pérennité.
Pensons aux différentes propositions de lois qu’un groupe Front de Gauche important pourrait porter : la retraite à 60 ans à taux plein,  la sécurité sociale professionnelle,  le droit de reprise… A ce propos, le Front de Gauche va lancer dès la rentrée des ateliers législatifs dont l’objectif sera de présenter des lois construites en collaboration avec les citoyens, les militants syndicaux et associatifs.
Nous verrons si les autres formations politiques de gauche nous suivent,  en fonction des votes apparaîtront alors les contradictions des uns et des autres.

Pour autant, nous ne pourrons peser véritablement à gauche que si nous maintenons une indépendance stricte vis-à-vis du PS, s’enfermer dans une solidarité gouvernementale serait mortifère pour l’avenir de notre mouvement. Le Front de gauche doit rester une force « autonome et conquérante ».
Comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon « le programme l’Humain d’abord n’est pas soluble dans le programme du parti socialiste », c’est en étant majoritaire à gauche que nous arriverons à imposer notre radicalité concrète, faite de partage des richesses, de planification écologique,  et de nouveaux droits sociaux et humains.

Dans cette époque tourmentée, face à une droite qui s’extrême-droitise tous les jours davantage, face à une Europe qui veut imposer au peuple un corset « austéritaire », le FDG doit rester une alternative pour la  gauche et l’ensemble du pays, comme nos amis de Syriza le sont pour la Grèce.

Voilà pourquoi le vote utile c’est le vote Front de Gauche, pour maintenant et pour l’avenir !

Lien Permanent pour cet article : http://16.lepartidegauche.fr/?p=114