Intervention de Sylvie Mamet, élu PG, au conseil communautaire du Grand Cognac dans le cadre de la présentation du rapport du délégataire du service public de transport, mardi 23 juillet 2013
Nous venons de prendre connaissance du rapport du délégataire concernant les transports…
Je vous livre quelques réflexions et quelques interrogations qui nous amèneront peut être à débattre d’abord autour du service rendu aux usagers, puis sur l’aspect financier et enfin sur les perspectives.
Le service aux usagers
- Il nous semblerait judicieux qu’un arrêt saisonnier soit prévu à la base de loisirs. L’arrêt le plus proche est situé sur la ligne C, à la piscine.. Je vous laisse imaginer une maman qui arrive pour la journée, chargée de son pique nique, du matériel nécessaire, qui doit en plus tenir ses enfants et veiller à leur sécurité le long du trajet qu’il lui reste à parcourir pour arriver sur les rotules à la base…
- Sur les cartes d’abonnement annuel adulte : 8 vendues sur un total de 74 000 voyages…, 51 abonnements annuels jeunes… Soit le service n’est pas adapté, soit le montant est trop élevé pour le service rendu.
- Sur le TAD, il serait envisagé de supprimer la possibilité d’abonnement, pourquoi ?
- Il existerait une forte demande sur le TAD, pourquoi ne pas le développer ?
- Le projet de carte confOR ne nous paraît pas avoir sa place dans un service public… S’y retrouvent en vrac des notions telles que : clientèle à fidéliser, de privilèges uniques pour certains, de conforter des positions concurrentielles, le tout appuyé sur des opérations commerciales…. La question serait plutôt d’amener les usagers vers le transport public pour des raisons éthiques et écologiques, en adaptant le service aux besoins et en les rendant accessibles à tous par la gratuité.
- Il faut développer concrètement le transport des salariés vers leur lieu de travail. Le Plan de déplacement des entreprises ne doit pas rester une phrase à la fin d’un rapport : comment cette proposition va être déclinée, quelles sont les propositions pour le nouvel exercice ?
Aspects financiers
- Nous constatons que les recettes auprès des usagers sont de 48 260 euros pour un prévisionnel de 87 460 euros et représentent 4,5 % du budget total de 1 057 332 euros.
- Le service est donc financé à 95,5 % par les impôts.. Pourquoi pas la gratuité dans ce cas ?
- Nous nous interrogeons sur le changement de stratégie de Transdev, qui est passée de la location de véhicules à l’acquisition, ce qui sous-tend que la section amortissement se trouve augmentée et le bilan de fonctionnement alourdi…Pourquoi pas… Mais quel est le bénéfice de cette opération pour le service ? Quel intérêt pour la communauté ?
- De la publicité fleurit sur tous les véhicules. Nous n’y sommes pas favorables car il ne s’agit pas d’une valeur portée par le service public… toutefois cette publicité qui se promène dans l’espace public doit générer des recettes… A qui sont-elles reversées ? Quel est leur montant ?
- Face à la forte demande du TAD, à laquelle le délégataire n’a pas pu répondre il y a eu externalisation en faisant appel à des taxis. Le coût de cette prestation est-il moins élevé que celle offerte par le délégataire ? Cette solution doit-elle devenir pérenne ?
Perspectives
Face à la faible fréquentation, au peu de recettes (4,5 % du coût global), il nous semble que la piste de la gratuité d’usage totale du service pourrait être étudiée afin de le rendre attractif.
Les villes dans lesquelles l’expérience a été tentée ont vu la fréquentation exploser, une partie des charges baisser, celles liées à la billetterie, au contrôle, à la publicité, à la comptabilité etc…, elles ont constaté une amélioration du climat social et des relations très positives.