09/09/2013
Assemblée citoyenne de Cognac sur les municipales (2)
Et la situation de rentrée
Synthèse de la discussion
En introduction, il est rappelé que lors de la dernière réunion des thèmes avait été choisis (Les services publics, les régies (eau, transport), les PPP, La Culture, L’Ecole, La politique sociale, L’écologie, L’emploi) pour les assemblées citoyennes sur les municipales à venir sans désigner un rapporteur. C’est pourquoi, exceptionnellement, nous avons pensé consacrer cette réunion à la situation de rentrée. Deux rapports introductifs très brefs ont été présentés sur :
– Les retraites
– La Syrie
Concernant les municipales, il est précisé que le travail sur la liste Front de Gauche-NPA s’est poursuivi après la réunion du 08/07 et que, comme nous l’avons toujours dit, la porte reste grande ouverte à Gauche et notamment, à nos Camarades du PCF. Le travail est déjà bien engagé sur la construction du programme et les contributions des assemblées citoyennes seront intégrées au fil des réunions, au même titre que les autres apports. Il sera nécessaire de les synthétiser et nous présenterons cette synthèse, lorsque nous serons arrivés au bout du processus de co-construction. Des réunions de quartier complèteront les 6 assemblées citoyennes préparatoires. Un thème est notamment en préparation sur « le bio, les monnaies locales et le logement ». Le représentant du NPA est chargé de l’organisation de ce débat.
Il est fait appel aux volontaires pour présenter un des thèmes choisis le 07/08. Il est important que ce ne soit pas toujours les mêmes qui présentent les débats.
Une brève introduction au débat sur les retraites est présentée.
« Les jeux étaient faits avant même l’information des partenaires sociaux. L’argumentaire était bâti autour de la fausse évidence de l’allongement de la durée de vie qui entraînerait l’augmentation du temps de travail.
Sur le contenu de la réforme :
Pas de rupture avec les réformes de Droite. L’aggravation des conditions de vie des salariés se poursuit.
Rien pour réduire les inégalités homme-femme.
L’allongement du temps de travail touche les plus jeunes et ceux des plus anciens qui vont partir bientôt. Cela implique un âge de départ à taux plein de 67 ans.
L’augmentation des cotisations frappe durement les travailleurs les plus pauvres pendant que le patronat obtient des exonérations de charges sociales pour compenser l’effort de 0,3%.
Rien sur les temps partiels qui sont pourtant légion.
Suppression des 10% d’exonération d’impôts pour ceux qui ont au moins trois enfants.
Mise en place d’un comité de surveillance qui préfigure la disparition, à terme, du paritarisme.
Sur la pénibilité, seulement 100 000 salariés sur 24 millions seront concernés, alors qu’il y a par exemple 5 millions de port de charges lourdes, 2 millions de travailleurs de nuit, 1 million de travailleurs postés.
Rien qui dissuade les entreprises à continuer de verser des dividendes fabuleux à leurs actionnaires.
590 milliards dans les paradis fiscaux
70 milliards de fraude fiscale. »
Puis la discussion s’installe.
La discussion
Cette réforme se situe dans la droite ligne de 2010 et aggrave la situation des travailleurs. En « compensation », elle fait semblant de se soucier de la pénibilité (100 000 personnes seraient concernées sur 24 millions de travailleurs !). Le compte pénibilité entrerait en vigueur en 2015. Ainsi, quelqu’un qui a fait, par exemple, 10 ans de services de nuit avant 2015, se verrait attribuer une aumône et ne récupèrerait pas les trimestres prévus. Par contre, après 2015, le même travail serait vraiment pénible et serait intégralement pris en charge par le compte pénibilité ! C’est injuste et diviseur ! La CFDT, à l’initiative de ce compte pénibilité a pris une grosse responsabilité dans l’opération duperie du Gouvernement Ayrault.
Le vrai débat pour assurer les retraites c’est la réduction du chômage.
Un processus dangereux se met en place sur les complémentaires par le biais des accords de branche qui fleurissent et qui institutionnalisent le troc : une semaine de congés payés contre un trimestre de plus.
Le principe de solidarité est remis en cause au profit du financement par capitalisation.
Même mollement, les Socialistes étaient dans la rue pour défendre les retraites, aux côtés des travailleurs, lorsque la Droite était au pouvoir. Aujourd’hui, des élus du Peuple de Gauche infirment sans vergogne ce qu’ils ont combattu depuis toujours.
En vérité, l’âge légal de départ à la retraite est repoussé dans les faits, même si les textes disent l’inverse, en faisant partir les travailleurs à taux plein plus tard (66, 67 ans). Les 62 ans sont loin !
Il est nécessaire et vital de combattre les fausses évidences qui confortent la démarche Capitaliste :
– Vie plus longue = travailler plus longtemps
– Les autres le font, donc nous devons le faire (allongement du temps de travail)
– On ne réglera le problème des retraites que lorsque l’on s’attaquera aux régimes spéciaux
– Les retraités sont inutiles.
Alors que ces contre vérités sont assénées, la richesse du pays n’a jamais été aussi grande, la part des pauvres toujours plus petite et, à l’inverse, celle des riches toujours plus élevée.
Allonger le temps de travail c’est augmenter le chômage, alors qu’il est indispensable de le réduire de façon significative.
Le travail non rémunéré est utile. Les retraités qui sont très sollicités dans les associations sont au contraire très utiles et ils vivent en même temps une liberté impossible en position active.
Le règne de la pensée unique bloque le débat démocratique.
Les modes de vie et le rythme de travail moins rapide des autres pays sont différents par rapport à la France, ainsi que les rémunérations. Ce faisant, les comparaisons sont vaines.
Le phénomène récent des ruptures conventionnelles est rappelé et sa nocivité soulignée. A 60 ans les travailleurs n’intéressent plus le patronat, car ils sont moins compétitifs et moins volontaires pour se former. La loi leur a donné la possibilité de s’en « débarrasser » facilement et au moindre prix.
En conclusion de ce débat, il est rappelé la nécessité de réussir les manifestations du 10 septembre à Angoulême et Cognac. Un point de covoiturage est fixé, afin d’assurer le succès de la manifestation d’Angoulême et l’insistance est mise sur le succès de la manifestation de Cognac. Il faut maintenir et développer la mobilisation en vue des suites de l’action et notamment à l’occasion du débat parlementaire.
Une brève introduction au débat sur la Syrie est présentée. Elle est disponible sur : http://16.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=41&Itemid=45
« La Syrie et la situation internationale
Lorsque l’on se retrouve face à une grande question qui touche aux fondements de la politique que nous entendons promouvoir, il est important de revenir sur les textes et les idées que nous avons présentés aux Français dans le cadre d’une campagne électorale et à ceux, encore plus forts, dont nous avons débattu lors de la préparation du Congrès de Bordeaux.
Rappelons-nous ce que nous avons dit dans le cadre du « Programme partagé » , sous un grand titre: « Face à la mondialisation capitaliste et aux guerres, quelle politique internationale ? » nous écrivions: « Pour défendre la Paix et la coopération entre les peuples, il faut maintenant faire appliquer le droit international et en finir avec les diktats édictés par l’OMC et le FMI »
Et dans le texte du Congrès, « Osons », qui date de mars 2013 : « la thèse états-unienne du choc des civilisations légitime les violations du droit international au nom de la solidarité de l’Occident contre le reste du monde… » et, dans ce registre nous condamnions déjà « l’intervention militaire française au Mali, faite sans mandat de l’ONU ».
Le problème Syrien n’était pas aussi prégnant qu’il l’est aujourd’hui mais, par analogie, ne faut-il pas appliquer à la situation actuelle ce que nous disions à propos de l’Iran : « Bien que le PG condamne le régime théocratique Iranien, nous rejetons toute intervention militaire contre l’Iran dont les conséquences seraient cataclysmiques pour la région et le Monde. » et plus loin : « nous soutenons l’émancipation des peuples… nous défendons la tenue d’élections pour qu’émergent des espaces politiques où le débat démocratique prime sur la force, notamment en Syrie où une transition politique passant par la tenue d’élections sous contrôle de l’ONU doit intervenir d’urgence. »
En résumant de manière synthétique :
Notre Principe :C’est la Paix
Notre Allié : C’est le Droit
Notre Objectif :C’est l’Emancipation des Peuples dans le respect de la laïcité
Nos Moyens : Ce sont le débat démocratique et l’organisation d’élections libres »
Puis la discussion s’installe.
La discussion
Le constat que les gens se sentent peu concernés est assez unanime.
La majorité des Français semble contre, mais malheureusement pas pour les bonnes raisons (« Ca n’est pas notre affaire ! », « Que va-t-on faire là-bas ? », « Qu’ils se débrouillent ! », etc.)
Le fond de la question n’est pas la guerre chimique et qui la fait. La question c’est : la guerre ne résoudra pas le problème. Les Syriens ne trouveront une issue démocratique que s’ils se mettent autour de la table. La communauté internationale, via l’ONU doit obliger les deux parties à discuter.
Le rejet de l’intervention militaire n’est pas un soutien au dictateur Bachar El Assad. Les conséquences d’une intervention USA-France seraient une catastrophe pour la région et comportent de très graves risques d’embrasement pour la région.
L’objectif c’est l’émancipation des Peuples.
Il faut rejeter la guerre comme seul moyen de régler les problèmes.
Que la guerre soit chimique ou avec des armes conventionnelles, elle est le contraire de la recherche de la Paix. Dans les deux cas, on tue des êtres humains, des innocents !
Beaucoup d’intervenants s’étonnent des velléités guerrières du Président de la république qui, dans la tradition du PS, était auparavant contre la solution de la force à tout prix. Nous assistons là à une dérive libérale. Hollande ose refuser au Parlement ce qu’il demandait lorsque la Droite était au pouvoir.
Les vraies raisons de cette guerre sont d’ordre géopolitique. Mais aussi le silence sur le problème Israélo-Palestinien.
Cette intervention occidentale met aussi en lumière des difficultés de politique intérieure (Le Président Français pense faire monter les sondages en focalisant sur l’international. Il se trompe…), de rapport de force entre USA et Russie et flatte les égos. Le Peuple est trahi.
La duperie prend tout son sens si on veut bien observer que rien n’a été fait pendant deux ans pour imposer une solution juste aux Syriens. Il suffit que la question des armes chimiques se pose pour qu’aussitôt on saisisse le moyen le plus lâche de se dédouaner : la guerre.
Nous ne devons cesser de répéter et répéter encore que l’intervention de quelque force que ce soit doit impérativement venir de l’ONU qui représente seule la communauté internationale. La mission de cette instance internationale est d’organiser la Paix dans le Monde.
Il est certes tentant, devant les massacres du régime Syrien, de céder à la tentation d’utiliser la force, d’aider par les armes les résistants Syriens. L’assemblée, dans son écrasante majorité, rejette cette attitude au bénéfice de l’ouverture de négociations entre Syriens pour trouver une issue politique à cette guerre civile.
Un échange a lieu, suite à la référence à la guerre de 39-45 et à la guerre d’Espagne. La discussion dégage l’idée que les guerres de résistance de cette époque étaient dans un tout autre contexte et n’étaient pas de même nature.
Prochaine assemblée citoyenne
Lundi 14 octobre à 19 h (Le Cosy) : « Les services Publics » (Reprise du travail sur le programme municipal).
Les autres thèmes qui seront abordés lors des assemblées suivantes consacrées aux municipales sont pour le moment dans l’ordre :
1.Démocratie et Gouvernance
2.Culture
3.Politique sociale
4.Environnement
5.Ecole
6.Emploi