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Mai 01

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Sortir du nucléaire : une urgence

 

DSC_0056Les événements en cours au Japon (Tremblement de terre le 11/03/2011 suivi d’un Tsunami, suivi d’incidents à répétition dans plusieurs centrales nucléaires) posent abruptement la question du nucléaire aux pays dépendants de cette énergie pour leur électricité. La France est aux premières loges, nous sommes le pays le plus dépendant.

Avec 78% de notre électricité produite à partir d’énergie nucléaire nous sommes en tête des nations atomiques. Au niveau mondial l’énergie nucléaire est marginale : 2,4% de l’énergie consommée (toutes énergies confondus). C’est durant les années 50 et 60 que la France a fait le « choix » de l’électricité nucléaire comme source principale avec l’argument majeur de l’indépendance énergétique et en sous-main le reclassement de la recherche militaire. Cela sans aucune trace de démocratie.

Ce tragique accident (toujours en cours) fait un triste écho à Tchernobyl dont on fête les 25 ans et qui continu de bruler son feu nucléaire au fin fond de l’Ukraine sous un sarcophage qui n’en a plus que le nom et dont les autorités internationales ont bien du mal de trouver un financement pour un nouveau sarcophage (arche de confinement) qui durera peut être 30 ans et coutera au moins 1,5 milliards d’euro… Dans 30 ans il faudra recommencer.

En France, certains de nos experts (mais surtout nos hommes d’états) nous rassurent en précisant que la France a tout prévu, que nos centrales sont sûres et que nous ne risquons pas ce genre d’incidents, promis, juré, craché.

D’autres experts sont beaucoup moins catégoriques. Le 30 mars dernier, le directeur de l’ASN (Agence de Sureté Nucléaire) a été auditionné par nos députés. Ces propos sont moins rassurants. Lors de cette audition, l’ASN a aussi précisé que le risque ZERO est impossible.

Au delà des risques opérationnels, c’est la question des déchets qui reste un problème sans solution. Depuis 50 ans nous accumulons les déchets de diverses dangerosités sans savoir quoi en faire. Des solutions sont envisagées mais pour l’instant toutes se sont révélés inopérantes.

La situation sociale des ouvriers de maintenance assuré par les « nomades » qui parcourt la France de centrale en centrale et sont embauchés par intérim est très préoccupant. L’existence de ces nomades est du à l’abandon par EDF de la gestion directe de la maintenance qui est désormais confiée à des sous-traitants externes et privés qui doivent être rentables.

Cognac, Blaye : 56 km

En Charente, tout cela peut nous sembler bien éloigné, pourtant…

DSC_0058Cognac est à 56 km (à vol de radiation) de la centrale du Blayais, à 103 km de la centrale de Civaux et à 200 km de celle de Chinon. Si un incident semblable à celui de Fukushima s’y produisait, les habitants de Jonzac, Montendre, Mirambeau, Pauillac, Saint-Laurent de Médoc et Blaye seraient évacués (rayon de 30 km).

La centrale de Blaye a été mise en service entre 1980 et 1983. Elle est désormais agée de 30 ans ce qui est la durée d’exploitation initialement prévue, pourtant son arrêt n’est pas a l’ordre du jour et des investissements supplémentaires sont envisagés pour prolonger sa vie de quelques dizaines d’années en injectant 2,4 milliards d’euros !

Cette centrale a connu plusieurs incidents, la plupart très mineurs. Mais en 1999 lors de la tempête Martin le site a été inondé et on a frôlé la catastrophe. Pourquoi ? La centrale a été construite trop basse (il aurait fallut la surélever par rapport au niveau du fleuve, ce qui aurait entrainer des surcouts).

Depuis la digue qui entoure le site a été légèrement surélevé pour protéger d’une tempête similaire à Martin… Mais si la prochaine tempête est plus violente ?

Sortir du nucléaire : un débat urgent mais confisqué

DSC_0087Il semble être grand temps pour notre pays, de poser clairement le débat et de prévoir un réel plan de sortie du nucléaire.

Un moratoire sur la construction semble un minimum. Un engagement fort vers les énergies renouvelables un axe indispensable pour remplacer petit à petit l’électricité nucléaire par de l’électricité renouvelable.

Le gouvernement reste sourd et s’enferme dans un discours réducteur qui clame que la sûreté en France est meilleure qu’ailleurs, que nous ne risquons rien, et que plus que jamais l’avenir est atomique ! L’état continue à miser sur le nucléaire en prévoyant de nouvelles centrales, des milliards pour prolonger la vie des centrales actuelles ; autant d’investissements qui pourraient dès aujourd’hui servir au réel développement d’énergies alternatives et renouvelables.

Le PG16 soutien l’action du réseau Sortir du Nucléaire et a participé à la manifestation à la centrale du Blayais (organisé par l’association Tchernoblaye) pour réclamer la fermeture du site arrivé en fin de vie.

Nous réclamons :

  • un moratoire urgent sur l’énergie nucléaire (EPR de Flamanville en construction notamment)
  • un plan de sortie définitive du nucléaire
  • un plan de gestion des déchets et de démantèlement des centrales existantes
  • l’abolition de toutes les usages militaires du nucléaire
  • le développement des énergies renouvelables
  • la mise en place d’un service public de l’énergie

Diaporama de la manifestation à la centrale de Blaye

 

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