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Nov 05

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Rendons la Citoyenneté active (gouverner autrement)

Intervention de Serge Lebreton élu PG au conseil municipal de Cognac.

Dans un monde où la demande sociale s’est complexifiée, il devient difficile de répondre à la question : c’est quoi la Démocratie Locale ?

Elle est, selon Platon, affaire de compétence en politique et nous pouvons constater que de nos jours nous vivons avec cet héritage, avec la confiscation par quelques uns des fonctions électives,et par le cumul des mandats (regardons de près la représentation sociologique du parlement et du sénat, combien d’élus issus de la classe ouvrière ?)

Abstention, vote protestataire crise démocratique les Français se détournent de la vie politique, voire ils s’en moquent. Rien d’étonnant à cela dans une société où il y a peu de perspective, où le seul horizon vers lequel se projeter est l’austérité, déclinée dans tous ces aspects avec son cortège de licenciements, de montée de la précarité etc etc.

Tous les indicateurs qui doivent concourir au vivre ensemble sont au rouge, et l’immense décalage entre les décideurs et les citoyens ne cesse de s‘accroître. Au delà de la légitimité des élus qui n’est pas contestable, celle des Conseils de Quartiers n’est pas fondée sur la représentativité mais sur leur capacité à mobiliser les habitants.

C’est pourquoi, pour combattre le doute et la méfiance qui se sont installés durablement, la Démocratie Locale est un des moyens de reconstruire le lien politique, qui doit unir le citoyen à la société, en lui permettant localement de s’emparer de la « chose publique ».

En effet, pour nous la Démocratie Locale doit mener à une meilleure implication des citoyens dans la politique locale, et à une interaction qui devrait être plus fructueuse avec les élus. Elle doit contribuer au vivre ensemble en améliorant le respect d’autrui, par un regard croisé des habitants dans leur diversité, et ce dans le cadre d’une réflexion collective. En effet, l’intérêt commun ne doit pas être imposé et mis en oeuvre (sans consultation) par une décision autoritaire, il doit émaner de la confrontation des habitants avec les élus.

Delors, le renouvellement des Conseils de Quartiers, c’est l’opportunité pour tous de poser un regard collectif sur ce qui a fonctionné, sur ce qui n’a pas fonctionné, et sur ce qu’il faudra améliorer pour éviter que l’engagement des citoyens ne se délite et que la Démocratie Locale à Cognac ne soit vidée de son contenu politique.

L’expérience de la mise en œuvre de la Démocratie Locale à Cognac et du renouvellement des Conseils de Quartiers doit nous obliger à nous interroger sur la suite que nous souhaitons porter politiquement.

Dans cet espace d’échange, nous nous devons d’imaginer ensemble, comment nous allons faire pour que la Démocratie Locale investisse l’espace public, et ne se cantonne pas à être un gentil petit machin.

De fait, l’ampleur et l’ambition de notre projet de faire participer les habitants Cognaçais, c’est télescopé avec la consultation simultanée sur le PLU, l’agenda 21, le PADD et bien vieillir à Cognac. …

Le déroulement de la Démocratie Locale en est devenu peu visible, et l’implication des Conseils de Quartiers c’est avérée délicate entre les « affaires quotidiennes, et la participation nécessaire mais néanmoins chronophage de quelques uns, à une réflexion beaucoup plus globale.

Cette situation entraîne quelques interrogations légitimes sur le processus de consultation, d’information, et sur la finalité de la Démocratie Locale.

Cette interrogation est conforté par une réalité objective entre autre, de l’absence de transformation de l’espace urbain (hormis la rue Aristide Briand) et d’une crise sociale qui s’approfondit.

Que par ailleurs les actions menées par les Conseils de Quartiers relèvent de petits aménagements qui ont peu d’effets sur les aspects sociaux et économiques, et qui mettent un certain temps avant d’être mis en œuvre. Il en découle des déceptions, car l’échelle du temps des habitants, et celle des projets sont difficilement conciliable.

Quelque soit les petites difficulté rencontrées, le résultat est positif car l’implication des conseillers de quartier (bénévole et volontaire) a été réelle et productrice de sens.

Votre implication, et je m’adresse au conseiller sortant, a été riche et nécessaire pour nous vos élus, pour nous déterminer par rapport à des choix et les priorités à engager, en terme d’équipements et de perspectives d’aménagement, pour favoriser le vivre ensemble qui nous est si cher à tous.

En conclusion

Au delà des discours convenus sur les vertus de la Démocratie Locale, sommes-nous en mesure d’affirmer que la finalité première des Conseils de Quartiers soit le développement de la Démocratie.
Sont-ils là pour partager le pouvoir local, ou sont-ils là pour produire de la légitimité au politique, ou seulement pour développer de la sociabilité ?

Ou seraient-ils plutôt les acteurs d’une démocratie fonctionnelle, que d’une véritable démocratie locale fondée sur une redistribution du pouvoir local ?

Même si nous sommes persuadés de la pertinence des Conseils de Quartiers comme moyen de participation citoyenne, cela ne doit pas occulter la nécessité de s’interroger sur le fonctionnement de ces derniers, et sur leur périmètre d’intervention.

A mon avis, il serait stupide que les Conseils de Quartiers n’occupent pas une place importante dans le processus de décision au risque que nos Conseils de Quartiers restent à l’état de gadget et perdent de leurs intérêts

 

« IL Y A DES MOMENTS OU LES REVES LES PLUS FOUS SEMBLENT REALISABLES A CONDITION D’OSER LES TENTER »

Bernard Werber

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