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Fév 02

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G comme Gratuité

 

La Gratuité d’usage, c’est pour nous faire de la politique autrement du point de vue des intérêts des « gens de peu » (Pierre Sensot). Ce n’est pas seulement donner d’autres réponses aux questions dominantes, c’est apprendre à inventer d’autres questionnements, c’est donc ouvrir le système et le transformer.

 

Fire-2004 – Coup de Chauffe – Certains droits réservés par Matthieu Aubry

Il y a urgence à bousculer les différentes familles des gauches et de l’écologie pour les contraindre à faire de la politique autrement. D’ailleurs nous avons pu localement mesurer leur total désintérêt pour cette question et le profond mépris qu’ils nous ont montré. Alors que nos élus n’ont pas cessés en Conseil Municipal et en Communauté De Communes d’interpeller l’ensemble des élus locaux sur la nécessité de s’interroger sur ce possible (transport, spectacles de l’Avant Scène, Coup de Chauffe…).

Les socialistes qui , pensions-nous, appartiennent à notre famille politique, sont convaincus depuis un siècle qu’il faut d’abord faire croitre le gâteau (PIB) avant de le partager.

Ce principe est illusoire et… fautif. La croissance a toujours été génératrice d’inégalités sociales. Elle casse les cultures populaires et toutes les formes socialistes d’existence. Le grand combat c’est de (re) développer les biens communs, de redevenir des partageux.

Les gauches anti productivistes proposent pour cela de mettre la question de la gratuité d’usage (donc celle des communs) au cœur de nos réflexions mais aussi de nos combats, et c’est dans ce cadre que nous avons mené notre combat politique au regard de nos mandats, et que nous en faisons la pierre angulaire de notre projet municipal.

La gratuité c’est déjà bon socialement puisque c’est une réponse concrète à l’urgence sociale. C’est une réponse au mouvement de « décroissance de la société » c’est une façon de réapprendre à définir les besoins sociaux à partir de la valeur d’usage.

Sylvie Mamet à gauche

A chaque fois que nous avons posé cette question, on nous à répondu que la gratuité n’existe pas, que tout à un coût… Certes, mais raison de plus pour faire le bon choix, raison de plus pour rendre la parole à ceux qui en sont privé. La Gratuité d’usage c’est la redistribution de l’impôt, en cohérence avec une politique écosocialiste.

Nous proposons d’avancer vers la gratuité du bon usage face au renchérissement du mésusage.

Puits parc François Premier – Licence libre cc-by-nc :Pierre-Alain Dorange

Des choses existent :

Licence libre cc-by-nc :Pierre-Alain Dorange

  • gratuité de l’eau indispensable à la survie : Grigny, Viry-Châtillon, Roquevaire…
  • les transports en commun: Aubagne, Châteauroux, Castres, Compiègne…
  • la restauration scolaire : Drancy et Le Bourget
  • les services funéraires : « les obsèques sont gratuites pour les personnes sans ressources suffisantes. Dans ce cas, la commune du lieu de décès prend en charge les frais d’obsèques (article L. 2223-27 du Code général des collectivités locales) ». Mesure à étendre.
  • etc…

Licence libre cc-by-nc :Pierre-Alain Dorange

Tous ces petits bouts de gratuité ne font pas une révolution, mais suscitent le désir de vivre autrement.

Pour nous la gratuité c’est bon politiquement, car c’est une façon de reprendre la main sur la droite et les socialistes, c’est rappeler qu’il existe deux conceptions de la gratuité :

  • d’une part une gratuité d’accompagnement du système (la gratuité pour les pauvres), mais cette gratuité là ne va jamais sans condescendance (est-ce que vous êtes un pauvre méritant), ni sans flicage (êtes vous un vrai demandeur d’emploi),
  • d’autre part une gratuité d’émancipation, celle des communes.

Ce qui est beau avec l’école publique c’est qu’on ne demande pas à l’enfant s’il est gosse de riche ou de pauvre, mais qu’il est admis en tant qu’enfant.

Pourquoi ce qui est vrai pour l’école ne devrait il pas l’être pour le logement, l’eau, les transports en commun, la santé…

 

La gratuité, c’est également bon écologiquement :

Licence libre cc-by-nc :Pierre-Alain Dorange

  • parce qu’elle nous oblige à faire des choix,
  • parce qu’elle pose la question des limites et du partage,
  • parce que face au capitalisme qui in-sécurise et gouverne par la peur, elle sécurise économiquement, elle permet donc de développer d’autres facettes de nos personnalités (ne pas être un forçat de la consommation, mais mille autre choses…)

La gratuité, c’est enfin bon anthropologiquement car elle interfère avec la question du don.

Nous oublions bien souvent dans notre quotidien que le capitalisme c’est deux choses :

  • C’est d’abord un système de production des richesses qui repose sur l’exploitation.
  • C’est aussi l’imposition de modes de vie et de produits qui lui sont spécifiques.

Pour nous le bon usage est ce que les citoyens décident : Des lors pourquoi payer son eau le même prix pour faire son ménage, s’alimenter et remplir sa piscine privé ?

Cette question vaut pour tous les besoins sociaux.

Les collectivités qui questionnent de cette façon vont dans le bon sens et nous le ferons, car nous ferons de la politique autrement en liant les contraintes écologiques avec le souci de justice sociale et le besoin des citoyens, pour construire un bien vivre ensemble.

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